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CONTES ARABES.

avoit donnée ; et ils prirent chacun leur place à mesure qu’ils s’étoient acquittés de ce devoir.

Quand la cérémonie fut achevée, et qu’ils se furent tous placés, il se fit un grand silence.

Alors le grand visir, toujours debout devant le trône, commença à faire son rapport de plusieurs affaires, selon l’ordre des papiers qu’il tenoit à la main. Les affaires, à la vérité, étoient ordinaires et de peu de conséquence. Abou Hassan néanmoins ne laissa pas de se faire admirer, même par le calife. En effet, il ne demeura pas court ; il ne parut pas même embarrassé sur aucune. Il prononça juste sur toutes, selon que le bon sens lui inspiroit, soit qu’il s’agît d’accorder ou de rejeter ce que l’on demandoit.

Avant que le grand visir eût achevé son rapport, Abou Hassan aperçut le juge de police qu’il connoissoit de vue, assis en son rang. « Attendez un moment, dit-il au grand visir en l’interrompant, j’ai un ordre