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CONTES ARABES.

de la manière qu’il l’entendoit, pour remplir le souhait d’Abou Hassan, et voir comment il useroit de la puissance et de l’autorité de calife, dans le peu de temps qu’il l’avoit désiré. Sur toutes choses il lui enjoignit de ne pas manquer de venir l’éveiller à l’heure accoutumée, et avant qu’on éveillât Abou Hassan, parce qu’il vouloit y être présent.

Mesrour ne manqua pas d’éveiller le calife dans le temps qu’il lui avoit commandé. Dès que le calife fut entré dans la chambre où Abou Hassan dormoit, il se plaça dans un petit cabinet élevé, d’où il pouvoit voir par une jalousie tout ce qui s’y passoit sans être vu. Tous les officiers et toutes les dames qui devoient se trouver au lever d’Abou Hassan, entrèrent en même temps, et se postèrent chacun à sa place accoutumée, selon son rang, et dans un grand silence, comme si c’eût été le calife qui eût dû se lever, et prêts à s’acquitter de la fonction à laquelle ils étoient destinés.