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CONTES ARABES.

calife et le Commandeur des croyans. Sur toutes choses, qu’on prenne bien garde de se méprendre en la moindre circonstance. »

Les officiers et les dames qui comprirent d’abord que le calife vouloit se divertir, ne répondirent que par une profonde inclination ; et dès-lors chacun de son côté se prépara à contribuer de tout son pouvoir, en tout ce qui seroit de sa fonction, à se bien acquitter de son personnage.

En rentrant dans son palais, le calife avoit envoyé appeler le grand visir Giafar, par le premier officier qu’il avoit rencontré ; et ce premier ministre venoit d’arriver. Le calife lui dit : « Giafar, je t’ai fait venir pour t’avertir de ne pas t’étonner quand tu verras demain en entrant à mon audience, l’homme que voilà couché dans mon lit, assis sur mon trône avec mon habit de cérémonie. Aborde-le avec les mêmes égards et le même respect que tu as coutume de me rendre, en le traitant aussi de