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LES MILLE ET UNE NUITS,

pas longue. Je ne trouvai plus rien au fond de ma cassette à la fin de l’année, et en même temps tous mes amis de table disparurent. Je les vis l’un après l’autre. Je leur représentai l’état malheureux où je me trouvais ; mais aucun ne m’offrit de quoi me soulager. Je renonçai donc à leur amitié, et en me réduisant à ne plus dépenser que mon revenu, je me retranchai à n’avoir plus de société qu’avec le premier étranger que je rencontrerois chaque jour à son arrivée à Bagdad, avec cette condition de ne le régaler que ce seul jour-là. Je vous ai informé du reste, et je remercie ma bonne fortune de m’avoir présenté aujourd’hui un étranger de votre mérite. »

Le calife fort satisfait de cet éclaircissement, dit à Abou Hassan : « Je ne puis assez vous louer du bon parti que vous avez pris, d’avoir agi avec tant de prudence en vous jetant dans la débauche, et de vous être conduit d’une manière qui n’est pas ordinaire à la jeunesse ; je vous esti-