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CONTES ARABES.

je trouverai en eux quelque sentiment de reconnoissance. »

« Mon fils, reprit la mère d’Abou Hassan, je ne prétends pas vous dissuader d’exécuter votre dessein ; mais je puis vous dire par avance, que votre espérance est mal fondée. Croyez-moi : quoi que vous puissiez faire, il est inutile que vous en veniez à cette épreuve ; vous ne trouverez de secours qu’en ce que vous vous êtes réservé pardevers vous. Je vois bien que vous ne connoissiez pas encore ces amis qu’on appelle vulgairement de ce nom parmi les gens de votre sorte ; mais vous allez les connoître. Dieu veuille que ce soit de la manière que je le souhaite, c’est-à-dire, pour votre bien ! » « Ma mère, repartit Abou Hassan, je suis bien persuadé de la vérité de ce que vous me dites ; je serai plus certain d’un fait qui me regarde de si près, quand je me serai éclairci par moi-même de leur lâcheté et de leur insensibilité. »

Abou Hassan partit à l’heure mê-