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CONTES ARABES.

sa mère et de sa sœur Force des cœurs, et je crois qu’elle doit avoir été touchée sensiblement des disgrâces des uns et des mauvais traitemens faits aux autres ; mais je suis persuadée que si votre Majesté vouloit bien entendre l’histoire du dormeur éveillé, au lieu de tous ces mouvemens d’indignation et de compassion que celle de Ganem doit avoir excités dans son cœur, et dont il est encore ému, celle-ci au contraire ne lui inspireroit que de la joie et du plaisir. »

Au seul titre de l’histoire dont la sultane venoit de lui parler, le sultan, qui s’en promettoit des aventures toutes nouvelles et toutes réjouissantes, eût bien voulu en entendre le récit dès le même jour ; mais il étoit temps qu’il se levât : c’est pourquoi il remit au lendemain à entendre la sultane Scheherazade, à qui cette histoire servit à se faire prolonger la vie encore plusieurs nuits et plusieurs jours. Ainsi, le jour suivant, après que Dinarzade l’eut éveillée, elle commença à la lui raconter en cette manière :