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LES MILLE ET UNE NUITS,

qui le suivoit en foule, en priant le ciel de prolonger ses années, et portant jusqu’au ciel le nom de Codadad. Ces deux princes trouvèrent Pirouzé et sa belle-fille qui attendoient le roi pour le féliciter ; mais on ne peut exprimer tous les transports de joie dont elles furent agitées lorsqu’elles virent le jeune prince qui l’accompagnoit. Ce furent des embrassemens mêlés de larmes bien différentes de celles qu’elles avoient déjà répandues pour lui. Après que ces quatre personnes eurent cédé à tous les mouvemens que le sang et l’amour leur inspiroient, on demanda au fils de Pirouzé par quel miracle il étoit encore vivant ?

Il répondit qu’un paysan monté sur une mule, étant entré par hasard dans la tente où il étoit évanoui, le voyant seul et percé de coups, l’avoit attaché sur la mule et conduit à sa maison, et que là il avoit appliqué sur ses blessures certaines herbes mâchées qui l’avoient rétabli en peu de jours. « Lorsque je me sen-