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CONTES ARABES.

Le neuvième, le roi résolut de faire couper la tête aux princes ses fils. Tout le peuple indigné du traitement qu’ils avoient fait au prince Codadad, sembloit attendre impatiemment leur supplice. On commença à dresser des échaffauds ; mais on fut obligé de remettre l’exécution à un autre temps, parce que tout-à-coup on apprit que les princes voisins qui avoient déjà fait la guerre au roi de Harran, s’avançoient avec des troupes plus nombreuses que la première fois, et qu’ils n’étoient pas même fort éloignés de la ville. Il y avoit déjà long-temps qu’on savoit qu’ils se préparoient à faire la guerre, mais on ne s’étoit point alarmé de leurs préparatifs. Cette nouvelle causa une consternation générale, et fournit une occasion de regretter de nouveau Codadad, parce que ce prince s’étoit signalé dans la guerre précédente contre ces mêmes ennemis. « Ah, disoient-ils, si le généreux Codadad vivoit encore, nous nous mettrions peu en peine de ces