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LES MILLE ET UNE NUITS,

découvrant plus tôt, j’aurois prévenu quelques réflexions désagréables qu’un mariage que vous avez cru inégal vous a pu faire faire. » « Non, Seigneur, lui répondit la princesse, les sentimens que vous m’avez d’abord inspirés, se sont fortifiés de moment en moment ; et pour faire mon bonheur, vous n’aviez pas besoin de cette origine que vous me découvrez. »

Les princes félicitèrent Codadad sur sa naissance, et lui en témoignèrent beaucoup de joie ; mais dans le fond de leur cœur, au lieu d’en être bien aises, leur haine pour un si aimable frère ne fit que s’augmenter. Ils s’assemblèrent la nuit, et se retirèrent dans un lieu écarté, pendant que Codadad et la princesse sa femme goûtoient sons leur tente la douceur du sommeil. Ces ingrats, ces envieux frères oubliant que sans le courageux fils de Pirouzé, ils seroient tous devenus la proie du nègre, résolurent entr’eux de l’assassiner. « Nous n’avons point d’autre parti à prendre, dit l’un de ces méchans,