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CONTES ARABES.

tous excellens dans leurs espèces, et pour comble de délices, une grande quantité de liqueurs et de vins exquis.

Ils se mirent tous à table ; et après avoir bien mangé et bien bu, ils emportèrent tout le reste des provisions, et sortirent du château dans le dessein de se rendre à la cour du roi de Harran. Ils marchèrent plusieurs jours, campant dans les endroits les plus agréables qu’ils pouvoient trouver ; et ils n’étoient plus qu’à une journée de Harran, lorsque s’étant arrêtés et achevant de boire leur vin, comme gens qui ne se soucioient plus de le ménager, Codadad prit la parole : « Princes, dit-il, c’est trop long-temps vous cacher qui je suis ; vous voyez votre frère Codadad : je dois le jour, aussi-bien que vous, au roi de Harran. Le prince de Samarie m’a élevé, et la princesse Pirouzé est ma mère. Madame, ajouta-t-il en s’adressant à la princesse de Deryabar, pardon si je vous ai fait aussi un mystère de ma naissance. Peut-être qu’en vous la