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CONTES ARABES.

vienne meilleur. Demain, dès que le jour aura dissipé les ombres de la nuit, nous sortirons de ce bois, nous chercherons le chemin de la grande ville de Deryabar dont je suis le souverain ; et, si vous l’avez pour agréable, vous logerez dans mon palais, jusqu’à ce que le prince votre époux vous vienne réclamer. »

» La dame sarrazine accepta la proposition ; et le lendemain elle suivit le roi mon père, qui trouva à la sortie du bois tous ses officiers qui avoient passé la nuit à le chercher, et qui étoient fort en peine de lui. Ils furent aussi ravis de le retrouver, qu’étonnés de le voir avec une dame dont la beauté les surprit. Il leur conta de quelle manière il l’avoit rencontrée, et le péril qu’il avoit couru en s’approchant de la cabane, où sans doute il auroit perdu la vie si le géant l’eut aperçu. Un des officiers prit la dame en croupe, et un autre porta l’enfant.

» Ils arrivèrent dans cet équipage au palais du roi mon père, qui donna un logement à la belle sarrazine, et