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LES MILLE ET UNE NUITS,

combla tous de joie. Il y avoit dans les écuries quelques esclaves noirs, qui, voyant tous les prisonniers délivrés, et jugeant par-là que le nègre avoit été tué, prirent l’épouvante et la fuite par des détours qui leur étoient connus. On ne songea point à les poursuivre. Tous les marchands ravis d’avoir recouvré leurs chameaux et leurs marchandises, avec leur liberté, se disposèrent à partir ; mais avant leur départ ils firent de nouveaux remercîmens à leur libérateur.

Quand ils furent partis, Codadad s’adressant à la dame, lui dit : « En quels lieux, madame, souhaitez-vous d’aller ? Où tendoient vos pas lorsque vous avez été surprise par le nègre ? Je prétends vous conduire jusqu’à l’endroit que vous avez choisi pour retraite, et je ne doute point que ces princes ne soient tous dans la même résolution. » Les fils du roi de Harran protestèrent à la dame qu’ils ne la quitteroient point qu’ils ne l’eussent rendue à ses parens.