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CONTES ARABES.

ses immenses, des toiles fines, des brocards d’or, des tapis de Perse, des satins de la Chine, et une infinité d’autres marchandises que le nègre avoit prises aux caravanes qu’il avoit pillées, et dont la plus grande partie appartenoit aux prisonniers que Codadad venoit de délivrer. Chacun reconnut son bien et le réclama. Le prince leur fit prendre leurs ballots, et partagea même entr’eux le reste des marchandises. Puis il leur dit : « Comment ferez-vous pour porter vos étoffes ? Nous sommes ici dans un désert, il n’y a pas d’apparence que vous trouviez des chevaux. » « Seigneur, répondit un des prisonniers, le nègre nous a volé nos chameaux avec nos marchandises ; peut-être sont-ils dans les écuries de ce château ? » « Cela n’est pas impossible, repartit Codadad ; il faut nous en éclaircir. » En même temps ils allèrent aux écuries, où non-seulement ils aperçurent les chameaux des marchands, mais même les chevaux des fils du roi de Harran ; ce qui les