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LES MILLE ET UNE NUITS,

fut frappé le prince, de voir parmi ces prisonniers, ses frères qu’il cherchoit, et qu’il n’espéroit plus rencontrer ! « Ah, princes, s’écria-t-il en les apercevant, ne me trompé-je point ? Est-ce vous en effet que je vois ? Puis-je me flatter que je pourrai vous rendre au roi votre père, qui est inconsolable de vous avoir perdus ! Mais n’en aura-t-il pas quelqu’un à pleurer ? Êtes-vous tous en vie ? Hélas, la mort d’un seul d’entre vous suffit pour empoisonner la joie que je sens de vous avoir sauvés ! »

Les quarante-neuf princes se firent tous reconnoître à Codadad qui les embrassa l’un après l’autre, et leur apprit l’inquiétude que leur absence causoit au roi. Ils donnèrent à leur libérateur toutes les louanges qu’il méritoit, aussi bien que les autres prisonniers, qui ne pouvoient trouver de termes assez forts à leur gré pour lui témoigner toute la reconnoissance dont ils se sentoient pénétrés. Codadad fit ensuite avec eux la visite du château, où il y avoit des riches-