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CONTES ARABES.

taille monstrueuse. Il s’adressa au ciel pour le prier de lui être favorable ; ensuite il tira son sabre, et attendit de pied ferme le nègre, qui, méprisant un si foible ennemi, le somma de se rendre sans combattre ; mais Codadad fit connoître par sa contenance qu’il vouloit défendre sa vie, car il s’approcha de lui et le frappa rudement au genou. Le nègre se sentant blessé poussa un cri si effroyable, que toute la plaine en retentit. Il devint furieux, il écuma de rage, il se leva sur ses étriers, et voulut frapper à son tour Codadad de son redoutable cimeterre. Le coup fut porté avec tant de roideur, que c’étoit fait du jeune prince, s’il n’eût pas eu l’adresse de l’éviter en faisant faire un mouvement à son cheval. Le cimeterre fit dans l’air un horrible sifflement. Alors, avant que le nègre eut le temps de porter un second coup, Codadad lui en déchargea un sur le bras droit avec tant de force, qu’il le lui coupa. Le terrible cimeterre tomba avec la main qui le sou-