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CONTES ARABES.

chemin d’une autre ville où nous irons passer quelque temps. Notre absence étonnera le roi, qui ne nous voyant pas revenir, perdra patience, et fera peut-être mourir l’étranger ; il le chassera du moins de sa cour pour nous avoir permis de sortir du palais. »

Tous les princes applaudirent à cet artifice. Ils allèrent trouver Codadad, et le prièrent de leur permettre d’aller prendre le divertissement de la chasse, en lui promettant de revenir le même jour. Le fils de Pirouzé donna dans le piège : il accorda la permission que ses frères lui demandoient. Ils partirent et ne revinrent point. Il y avoit déjà trois jours qu’ils étoient absens, lorsque le roi dit à Codadad : « Où sont les princes ? Il y a long-temps que je ne les ai vus. » « Sire, répondit-il, après avoir fait une profonde révérence, ils sont à la chasse depuis trois jours ; ils m’avoient pourtant promis qu’ils reviendroient plus tôt. » Le roi devint inquiet, et son inquiétude augmenta lorsqu’il vit que le lendemain les princes ne parois-