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CONTES ARABES.

étiez en guerre avec quelques-uns de vos voisins, je suis venu dans votre cour pour offrir mon bras à votre Majesté. » Le roi l’accabla de caresses, et lui donna de l’emploi dans ses troupes.

Ce jeune prince ne tarda guère à faire remarquer sa valeur. Il s’attira l’estime des officiers, excita l’admiration des soldats ; et comme il n’avoit pas moins d’esprit que de courage, il gagna si bien les bonnes grâces du roi, qu’il devint bientôt son favori. Tous les jours les ministres et les autres courtisans ne manquoient point d’aller voir Codadad ; et ils recherchoient avec autant d’empressement son amitié, qu’ils négligeoient celle des autres fils du roi. Ces jeunes princes ne purent s’en apercevoir sans chagrin ; et s’en prenant à l’étranger, ils conçurent tous pour lui une extrême haine. Cependant le roi l’aimant de plus en plus tous les jours, ne se lassoit point de lui donner des marques de son affection. Il le vouloit avoir sans cesse auprès de lui. Il admiroit