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CONTES ARABES.

acquérir dans les périls de la guerre. Le roi de Harran, mon père, a des ennemis. Quelques princes ses voisins veulent troubler son repos. Que ne m’appelle-t-il à son secours ? Pourquoi me laisse-t-il dans l’enfance si long-temps ? Ne devrois-je pas être dans sa cour ? Pendant que tous mes frères ont le bonheur de combattre à ses côtés, faut-il que je passe ici ma vie dans l’oisiveté ? » « Mon fils, lui répondit Pirouzé, je n’ai pas moins d’impatience que vous de voir votre nom fameux. Je voudrois que vous vous fussiez déjà signalé contre les ennemis du roi votre père ; mais il faut attendre qu’il vous demande. » « Non, madame, répliqua Codadad, je n’ai que trop attendu. Je meurs d’envie de voir le roi, et je suis tenté de lui aller offrir mes services comme un jeune inconnu. Il les acceptera sans doute, et je ne me découvrirai qu’après avoir fait mille actions glorieuses : je veux mériter son estime avant qu’il me reconnoisse. » Pirouzé approuva cette généreuse ré-