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CONTES ARABES.

à l’éducation de sa fille. Je vais, Seigneur, si vous voulez, la lui demander pour vous : je ne doute pas qu’il ne soit ravi d’avoir un gendre de votre naissance. » « N’allons pas si vîte, repartit le prince : je n’épouserai point cette fille, que je ne sache auparavant si elle me convient. Pour sa beauté, je puis m’en fier à vous ; mais à l’égard de sa vertu, quelles assurances m’en pouvez-vous donner ? » « Hé quelles assurances en voulez-vous avoir, dit Boubekir ? » « Il faut que je la voie en face, répondit Zeyn ; je n’en veux pas davantage pour me déterminer. » « Vous, vous connoissez donc bien en physionomie, reprit l’iman en souriant ? Hé bien venez avec moi chez son père ; je le prierai de vous la laisser voir un moment en sa présence. »

Muezin conduisit le prince chez le visir, qui ne fut pas plutôt instruit de la naissance et du dessein de Zeyn, qu’il fit venir sa fille, et lui ordonna d’ôter son voile. Jamais une beauté si parfaite et si piquante ne s’étoit