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CONTES ARABES.

même temps un superbe cheval arabe qu’il avoit coutume de monter.

Le jeune prince avoit à peine fait quelques milles, qu’il sentit son cœur soulagé, et son esprit plus tranquille. Il fit part des sentimens qu’il éprouvoit à ses compagnons, et leur récita deux vers analogues à sa situation, dans lesquels il disoit : « L’impatience et le chagrin me consumoient : je sens diminuer mon ennui, et s’accroître mon ardeur. Je cours après l’objet de mon amour, et je le demande à tous ceux que je rencontre[1]. »

Les chevaliers qui accompagnoient le prince Habib étoient depuis long-temps jaloux de sa réputation, et n’avoient consenti à le suivre que pour ne pas désobéir à l’émir son père, dont ils redoutoient la puissance.

  1. Zalet ânni alhomoumou, wazad alishtiyac, etc. Le texte porte : Je le demande à ceux qui se rendent dans l’Iraque ; mais cette contrée particulière est mise ici pour un pays quelconque.