Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
67
CONTES ARABES.

donner, répondit en ces termes :

« Brave chevalier, la noblesse de votre maintien, la franchise et la loyauté de vos discours, m’annoncent que je puis, sans déshonneur, accepter le défi que vous me proposez. »

L’émir ordonna aussitôt qu’on lui apportât ses armes. Il se revêtit d’une cotte de maille aussi serrée et aussi à l’épreuve que celle de l’inconnu, prit un cimeterre capable de pourfendre un rocher, et une lance longue de trente coudées, qui pouvoit renverser une montagne. Il se fit ensuite amener le meilleur de ses chevaux.

Toute la tribu sortit de ses tentes pour être témoin du combat. Les deux guerriers descendent dans l’arène comme deux lions furieux, s’éloignent d’abord, et fondent ensuite l’un sur l’autre avec la rapidité de l’éclair. Leurs lances ne peuvent résister à la violence du choc, et volent en éclats. Les deux guerriers n’ont point été ébranlés d’une atteinte