Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
50
LES MILLE ET UNE NUITS,

Le grand visir, accompagné d’une suite nombreuse, passa par hasard en ce moment près du lieu où alloit se faire l’exécution. L’officier qui devoit y présider, ayant aperçu le grand visir, courut au-devant de lui, pour lui rendre ses devoirs.

« Quelle est cette exécution qui attire tant de monde, lui demanda Giafar ? » « Nous allons, répondit l’officier, pendre cet habitant de Damas qui a assassiné un homme. » « Quel est cet habitant de Damas, reprit Giafar ? » « C’est un nommé Attaf, dit l’officier. »

À ce nom, Giafar jeta un grand cri, et commanda qu’on lui amenât Attaf. L’officier courut, délia la corde qui étoit déjà attachée au cou d’Attaf, et l’amena à Giafar qui le reconnut, malgré l’état affreux dans lequel il étoit, et se jeta à son cou. Attaf reconnut de son côté Giafar, et le serra dans ses bras.

« Que veut dire ceci, mon cher Attaf, dit le visir en pleurant ? » « Ma liaison avec vous, répondit