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CONTES ARABES.

mon magasin, mes esclaves, mes connoissances, et le soin de mes affaires. « Mon cher Aly, me dit un jour la princesse, il faut nécessairement que je sorte aujourd’hui pour aller au bain ; mais j’exige de vous la promesse de rester sur ce sofa, ou du moins de ne pas sortir de ce salon avant mon retour. Comme c’étoit un bonheur pour moi de satisfaire ses moindres désirs, je lui jurai, sans peine, de lui obéir à cet égard. Sur cette assurance elle partit, accompagnée de toutes ses esclaves.

» À peine étoit-elle au bout de la rue, que la porte du salon s’ouvrit. Une vieille femme s’avança vers moi, et me dit en s’inclinant profondément : « Seigneur Aly, la sultane Zobéïde, ma maîtresse, desire vous entretenir un moment. Elle a entendu parler de votre mérite, sur-tout de votre talent pour la musique, et elle brûle d’envie de vous entendre chanter. » « Il m’est impossible de sortir, répondis-je à la vieille, avant le retour de ma chère Dounia. » « Y