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LES MILLE ET UNE NUITS,

échauffer les têtes, Haroun AIraschid dit à Giafar : « Mon étonnement augmente de plus en plus. Jamais on n’a servi dans mon palais un festin aussi somptueux ni aussi magnifique que celui où nous assistons ce soir. Je voudrois bien savoir, dès à présent, quel est ce jeune homme. »

Le faux calife voyant Haroun et Giafar s’entretenir tous deux à voix basse, dit à Giafar : « Vous devez savoir, mon hôte, que parler bas avec ses voisins est, dans les assemblées, le défaut ordinaire de la malignité. »

« La malignité, répartit aussitôt Giafar, ne peut trouver à s’exercer ici. Mon camarade me disoit qu’il avoit parcouru beaucoup de pays, qu’il avoit été admis à la cour des plus puissans monarques, et vécu familièrement avec les grands ; mais que nulle part il n’avoit reçu d’accueil aussi flatteur ni aussi distingué que celui que votre Majesté a daigné lui faire ce soir, et que jamais tant de