Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
LES MILLE ET UNE NUITS,

L’officier de police, chargé de cette commission, étoit instruit de tout et dévoué au gouverneur. Le cadavre fut bientôt trouvé. On se saisit de la personne d’Attaf, on l’amena devant Abdalmalek. Il feignit le plus grand étonnement en voyant paroître Attaf conduit par l’officier de police, et parut fort attentif au rapport que lui fit cet officier.

« Savez-vous, dit ensuite Abdalmalek à Attaf, qui a tué l’homme dont on a trouvé le corps dans votre jardin ? » « C’est moi qui l’ai tué, répondit Attaf. » « Que vous avoit-il fait, continua le gouverneur, et pourquoi l’avez vous tué ? » « Seigneur, reprit Attaf, il est inutile de me faire ces questions. Si je me reconnois coupable de ce meurtre, vous devez penser que c’est pour payer seul l’amende, empêcher que mes voisins ne soient inquiétés et obligés d’en payer une partie. »

« Je ne me contente pas, reprit vivement le gouverneur, de punir le meurtre par une simple amende.