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CONTES ARABES.

blé, les visirs, les émirs, les gouverneurs des provinces et tous les grands de l’empire vinrent rendre leurs hommages ordinaires au calife, qui prolongea la séance jusqu’à la fin du jour.

Lorsque chacun se fut retiré, le calife dit à Giafar : « Allons, visir, je suis impatient de voir l’autre calife. » « Mesrour et moi, répondit le visir en riant, nous sommes prêts à aller présenter nos respects à sa Majesté. » S’étant alors déguisés tous les trois en marchands, comme la veille, ils sortirent du palais par une petite porte secrète qui donnoit sur le Tigre, et s’approchèrent gaiement de la rive, où ils trouvèrent le vieillard qui les attendoit dans sa barque.

À peine y étoient-ils entrés, qu’ils aperçurent de loin la gondole du faux calife, qui s’avançoit vers eux. L’ayant considérée avec attention, ils virent, quand elle s’approcha d’eux, qu’elle étoit bordée de deux cents esclaves différens de ceux de la