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CONTES ARABES.

parler, dit le gouverneur ? » « De la femme d’Attaf, reprit Hassan ; de cette jeune femme qu’il a répudiée pour la donner au grand visir. » « Comment, dit le gouverneur, seroit-ce la belle Zalica, la plus jeune des femmes d’Attaf, celle qu’il aimoit plus que toutes les autres ? » « C’est elle-même, reprit Hassan : cette séparation a dû coûter à Attaf ; mais que ne fait-on pas pour satisfaire son ambition ! Il espère que le grand visir, pour prix de cette complaisance, lui fera donner le gouvernement de Damas. »

Ces discours perfides produisirent sur l’esprit du gouverneur de Damas l’effet qu’attendoient les ennemis d’Attaf. Il conçut une violente jalousie contre lui, et résolut de s’en défaire sur-le-champ. Dans ce dessein, il fit cacher, pendant la nuit, dans le jardin d’Attaf, le corps d’un homme qui venoit d’être assassiné. Le lendemain, après quelques perquisitions, faites seulement pour la forme, dans divers endroits, on entra chez Attaf.