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CONTES ARABES.

» Enchanté de connoître un secret qui pouvoit m’être aussi utile, je m’informai exactement en quoi consistoit ce talisman ? « C’est un aigle, me dit mon épouse, sur lequel sont gravés des caractères que je ne connois pas. Si vous pouvez parvenir à vous en rendre maître, approchez-vous sur-le-champ d’un réchaud ardent, jettez-y quelques pincées de musc, et présentez l’aigle à la fumée qui s’en élèvera. Tous les génies paroîtront alors devant vous, prêts à exécuter ce que vous voudrez leur commander. »

» Je m’avançai aussitôt vers la colonne sans crainte d’être aperçu, à cause de l’épée enchantée qui me rendoit invisible ; et m’étant emparé de l’aigle, je voulus éprouver aussitôt sa vertu. Les génies s’étant présentés devant moi, je leur ordonnai de retourner pour le moment à leur poste, et de se tenir prêts à m’obéir à l’avenir, toutes les fois que j’aurois besoin de leur ministère. Je retournai près de mon épouse, et lui de-