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LES MILLE ET UNE NUITS,

plus considérables de la Chine.

» Le roi recommanda expressément à un de ses visirs de prendre le plus grand soin de moi, et de me faire voir toutes les curiosités du pays. On me raconta que dans les anciens temps les habitans de cette ville étoient livrés à toutes sortes de superstitions, et que pour les punir, Dieu les avoit métamorphosés en pierres. Ce qui me surprit le plus, fut la beauté des arbres fruitiers qui croissoient aux environs en si grande quantité, que je ne me rappelle pas en avoir jamais autant vu ailleurs.

» Je passai environ un mois à m’amuser et à me divertir dans cette ville. Un jour que je me promenois sur les bords du fleuve qui en baigne les murs, j’aperçus un cavalier qui venoit à toute bride de mon côté. « N’êtes-vous pas Abou Mohammed Alkeslan, me demanda-t-il quand il fut près de moi ? » Sur ma réponse affirmative, il me dit de ne pas m’effrayer, qu’il étoit un de mes amis, et qu’il vouloit me témoigner