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CONTES ARABES.

voir ce pauvre singe tourmenté de la sorte, s’approcha de son maître, et lui demanda s’il vouloit le lui vendre ? « Je vous en offre, dit-il, cinq écus que m’a remis un jeune orphelin pour lui acheter quelque chose. » « J’y consens très-volontiers, répondit le maître du singe, et je souhaite que cet achat soit avantageux à votre protégé. » Mozaffer ayant payé la somme convenue, emmena l’animal avec lui, et ordonna à un de ses esclaves de le conduire à bord du navire, et de l’attacher sur le tillac.

» Quand les marchands eurent fini leurs emplettes, ils remirent à la voile, et cinglèrent vers une autre isle, où ils n’eurent pas plutôt abordé, qu’ils se virent entourés de barques de plongeurs, qui venoient leur offrir leurs services. Ces hommes s’étant jetés à l’eau pour quelques pièces de monnoie, le singe qui les vit faire, s’agita tellement, qu’il parvint à se détacher, et s’élança dans la mer à leur exemple.

« Bon Dieu, s’écria Aboul Mo-