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LES MILLE ET UNE NUITS,

journée de chemin, accompagné des principaux officiers et des magistrats. Tous s’empressèrent à l’envi d’offrir à Giafar des présens, et il trouva, en entrant dans sa tente, un repas magnifique. Toute la ville sortit pour voir le premier visir, et ce jour fut un jour de fête et de réjouissance publique.

Giafar, au milieu de toute cette pompe et de ces honneurs, envoya chercher le père de la jeune personne dont il étoit amoureux. Abdallah (c’étoit, comme on l’a déjà dit, le nom de ce seigneur) s’empressa de se rendre aux ordres du grand visir, et s’inclina profondément devant lui.

« Votre fille, lui dit Giafar, vient d’être répudiée par son mari. » « Il est vrai, Seigneur, répondit Abdallah, elle est présentement chez moi. » « J’ai entendu parler, reprit Giafar, de sa beauté, de son esprit ; je voudrois l’épouser. « « Seigneur, répartit Abdallah en s’inclinant de nouveau profondément, je suis prêt à vous remettre entre les mains votre esclave. »