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LES MILLE ET UNE NUITS,

à son égard, et du desir que son fils Aslan avoit de le voir.

Alaeddin, de son côté, surprit beaucoup Ahmed Aldanaf par le récit de ses aventures. S’étant défait le lendemain de sa boutique, il ne songea plus qu’à continuer son voyage. Quoiqu’il eût le plus grand désir d’embrasser son fils, et de se rendre aux instances du calife, qui le pressoit de revenir à la cour, il résolut néanmoins d’aller auparavant au Caire pour voir son père et sa mère. Ils se placèrent en conséquence tous ensemble sur le sofa, qui les déposa en un clin d’œil dans une rue du Caire assez étroite.

Alaeddin ayant frappé à la porte de la maison où il avoit passé son enfance, entendit avec un plaisir inexprimable la voix de sa mère, qui demanda, sans ouvrir : « Qui est là ? Que veut-on à d’infortunés parens qui ont perdu ce qu’ils avoient de plus cher au monde ? » « C’est votre fils Alaeddin, lui cria-t-il. » « Alaeddin, dit-elle avec un soupir,