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LES MILLE ET UNE NUITS,

Merim y ayant consenti, le roi fit retirer tout le monde, et s’enferma seul avec elle. La princesse, profitant de la circonstance et de la bonne humeur où elle le voyoit, lui versa si souvent à boire qu’elle parvint à l’enivrer. Lorsqu’elle le vit au point où elle le souhaitoit, elle lui présenta un verre de liqueur, dans lequel elle avoit jeté une certaine dose d’une poudre assoupissante. Le prince ne l’eut pas plutôt vuidé, qu’il tomba à la renverse, privé de sentiment.

La princesse courut aussitôt à son appartement, fit sortir Alaeddin du cabinet où elle l’avoit caché, et lui raconta ce qu’elle venoit de faire. Alaeddin se fit aussitôt conduire à l’appartement du prince, lui lia fortement les pieds et les mains, et lui fit respirer une poudre propre à dissiper l’effet de celle qu’il avoit avalée.

En reprenant ses esprits, le roi fut très-étonné de se trouver garrotté, et de voir un étranger qu’il ne reconnoissoit pas. Alaeddin, prenant