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CONTES ARABES.

et revint trouver sa souveraine, la princesse Husn Merim, ma bienfaitrice, que vous voyez devant vous. Lorsque j’ouvris les yeux, et que je l’aperçus à mes côtés, je lui demandai pourquoi l’on m’avoit amenée ici ?

« Madame, me répondit-elle, le sort me destine à devenir l’épouse d’Alaeddin Aboulschamat ; daignez me permettre de partager avec vous son cœur. Je viens de découvrir, par la puissance de mon art, qu’un grand malheur est prêt à fondre sur sa tête ; et comme il m’est impossible de m’y opposer, j’ai voulu du moins vous en dérober la vue, et je vous ai fait transporter ici pour pouvoir nous consoler mutuellement d’une séparation qui n’aura qu’un temps. Vos talens pour la musique charmeront nos ennuis, ajouta-t-elle obligeamment. »

« Je suis donc restée auprès de cette aimable princesse, jusqu’au moment où je viens de vous retrouver dans cette église. »

Husn Merim, s’adressant alors à