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CONTES ARABES.

ravir celle dont la possession doit vous rendre la santé. Vous pouvez maintenant bannir tout souci et toute inquiétude, vous promener, aller aux bains, ne songer qu’à vous divertir, jusqu’au moment où elle pourra se remarier selon les lois. »

Quelque amoureux que fût Giafar, il sentit qu’il falloit attendre que le délai rigoureux fut écoulé. Pénétré de la grandeur du service que venoit de lui rendre Attaf, il lui en témoigna sa reconnoissance dans les termes les plus forts qu’il put trouver. Sa maladie se dissipa bientôt, et il ne s’occupa plus que du bonheur dont il alloit bientôt jouir.

Attaf, redoublant de soins et d’attentions pour son hôte, cherchoit à l’amuser et à lui faire paroître le temps moins long, en lui procurant toutes sortes de plaisirs et de divertissemens. Le délai étant près d’expirer, il voulut assurer le succès du mariage de Giafar, et lui communiquer le projet qu’il avoit conçu pour cela.