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LES MILLE ET UNE NUITS,

fraîchir ? » « Je prendrai volontiers une tasse de sorbet, si vous en avez, répondit Alaeddin. »

Le consul, ou plutôt le capitaine, qui s’étoit déguisé en marchand pour mieux tromper Alaeddin, fit signe à un de ses domestiques d’apporter le sorbet ; mais il avoit eu soin d’y jeter auparavant une poudre soporifique dont Alaeddin ressentit l’effet sur-le-champ ; car il n’eut pas plutôt vuidé la tasse, qu’il tomba à la renverse sur son siége.

Les matelots, prévenus de ce qu’ils devoient faire, levèrent aussitôt l’ancre, et déployèrent les voiles. Le vent, qui les favorisoit, les porta bientôt en pleine mer. Le capitaine ayant ordonné d’emporter Alaeddin de dessus le tillac, et de le descendre dans le vaisseau, lui fit respirer une poudre dont la vertu détruisoit l’effet de celle qu’il avoit prise.

Alaeddin, en ouvrant les yeux, demanda avec étonnement où il étoit ? Le consul, devenu capitaine, lui répondit avec un sourire amer :