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CONTES ARABES.

venu dans ce pays, et que le calife avoit élevé au rang de chef du conseil suprême des Soixante. Il se nommoit Alaeddin Aboulschamat. » « Mais comment ce flambeau a-t-il été cause de la mort de cet homme ? »

« Vous aviez un frère, dit Ahmed Comacom, en baissant la voix, appelé Habdalum Bezaza. Quand il fut en âge de se marier, votre père, l’émir Khaled, voulut lui acheter une esclave… » Là-dessus, Ahmed Comacom se mit à raconter à Aslan ce qui s’étoit passé au sujet de l’esclave Jasmin, la funeste passion d’Habdalum Bezaza, le vol fait au calife, le dépôt des effets volés dans la maison d’Alaeddin, et le supplice de celui-ci.

Aslan, surpris au dernier point de ce qu’il venoit d’entendre, et commençant à soupçonner la vérité, dit en lui-même : « Cette esclave Jasmin est celle-là même qui m’a donné le jour, et mon père ne peut être autre que le malheureux Alaeddin Aboulschamat. » Rempli