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LES MILLE ET UNE NUITS,

part, elle s’avisa de monter au salon, et fut extrêmement surprise, en entrant, de voir l’émir Khaled qui le tenoit sur ses genoux, et s’amusoit à jouer avec lui. L’enfant, en apercevant sa mère, voulut aller se jeter à son cou ; mais le wali le retint entre ses bras, et demanda à Jasmin à qui il appartenoit ?

« C’est mon fils, Seigneur, répondit Jasmin en tremblant. » « Quel est donc son père, reprit vivement le wali ? » « C’est l’infortuné Alaeddin Aboulschamat, répondit Jasmin. Maintenant cet enfant n’a plus d’autre père, ni d’autre protecteur que vous. »

« Quoi, dit le wali, je m’intéresserois au fils d’un traître ! » « Ah, Seigneur, s’écria Jasmin, connoissez mieux mon maître et mon époux ! Alaeddin ne fut point un traître. C’étoit un des plus fidèles et des plus zélés serviteurs du calife, et jamais il n’eut la pensée de trahir la confiance de son maître. »

Le wali, touché du sort de cet