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CONTES ARABES.

reposé étoit un corps de logis séparé du reste de son palais, et situé au bout de ses jardins, dans lequel habitoit son épouse. Le portrait de la jeune personne acheva de le convaincre que c’étoit son épouse, la belle Zalica, que Giafar avoit vue à sa croisée, et pour laquelle il avoit conçu une passion si violente.

« Que je suis heureux, dit-il aussitôt à son hôte, de pouvoir vous annoncer que je connois l’objet de votre amour, et que rien ne peut s’opposer à vos vœux ! La jeune personne que vous avez vue à la croisée, vient d’être répudiée par son mari. Je vais trouver à l’instant son père pour l’engager à ne promettre sa main à personne, et je vous ferai part du succès de ma démarche. »

Attaf sortit aussitôt de l’appartement de Giafar, traversa ses jardins, et se rendit au petit palais qu’habitoit son épouse, qui étoit en même temps sa cousine. Elle se leva dès qu’elle le vit, vint à sa rencontre, lui baisa la main, et lui dit en riant : « Mon cher