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CONTES ARABES.

lui disant que désormais son emploi seroit de fendre du bois, d’éplucher les oignons et les légumes, et de faire du feu sous la marmite.

Jasmin répondit tranquillement à Khatoun, que l’emploi le plus vil et les travaux les plus rudes lui sembleroient toujours préférables à la vue de son odieux fils. Les esclaves dont la belle Jasmin étoit devenue la compagne, ne furent pas insensibles à son sort. Sa douceur, sa patience et sa résignation touchèrent tellement leurs cœurs, qu’elles s’empressèrent à l’envi de la soulager dans le service pénible qu’elle étoit obligée de faire.

Cependant le wali et ses gens, chargés des effets volés, emmenoient avec eux l’infortuné Alaeddin Aboulschamat, et le conduisoient au divan, où le calife étoit assis sur son trône, environné de toute sa cour. Quand le wali lui présenta son manteau royal et ses autres effets, ce prince lui demanda chez qui ils les avoient retrouvés ? « Chez Alaeddin Aboulschamat, répondit le wali. »