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CONTES ARABES.

sa mère de s’occuper de cette affaire dans la nuit même.

Cette nuit étoit précisément la première du mois ; et le calife avoit coutume de la passer auprès de son épouse, après l’avoir sanctifiée par un acte de bienfaisance, comme de rendre la liberté à un esclave de l’un ou de l’autre sexe, ou à quelqu’un de ses gardes. Le calife avoit encore habitude, avant de passer dans l’appartement de Zobéïde, de déposer sur un sofa son manteau royal, son chapelet, le sceau de l’état et ses autres bijoux. Il avoit sur-tout un flambeau d’or, enrichi de trois gros diamans, auquel il étoit très-attaché. Ce soir-là, ayant remis ces objets sous la surveillance de ses gardes, il s’étoit retiré d’assez bonne heure dans l’appartement de la sultane Zobéïde.

Ahmed Comacom ayant attendu que la nuit eût épaissi ses voiles, et que l’étoile de Canopus eût perdu peu à peu son éclat, profita du moment où tous les mortels étoient plongés dans les douceurs du som-