Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/271

Cette page a été validée par deux contributeurs.
263
CONTES ARABES.

est bien question de bouquets, s’écria-t-il avec impatience, c’est l’esclave Jasmin que je vous demande ; sans elle je ne puis plus vivre. »

La mère de Bezaza, empressée de le satisfaire, alla trouver son mari, qui lui apprit quelle étoit Jasmin, et comment son fils en étoit devenu amoureux. Khatoun n’écoutant que la tendresse maternelle, ne put s’empêcher de faire quelques reproches à son mari, d’avoir laissé acheter par un autre, une esclave que son fils desiroit avec tant d’ardeur. « Ce qui convient au maître, répondit l’émir, ne convient pas à l’esclave : il ne m’a pas été possible de l’acheter, puisqu’Alaeddin Aboulschamat, chef du conseil suprême des Soixante, desiroit l’avoir. »

La maladie d’Habdalum Bezaza devenoit plus grave de jour en jour. Sa mère voyant qu’il ne vouloit plus rien prendre, et qu’il alloit périr d’inanition, se revêtit d’habits lugubres, et fit paroître toutes les marques du plus grand deuil et de la