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CONTES ARABES.

visir, qu’il en offrit sur-le-champ mille pièces d’or. Lorsque le crieur passa auprès de l’émir Khaled, son fils Habdalum Bezaza ayant aperçu cette esclave en devint tout-à-coup éperduement amoureux, et supplia son père de la lui acheter.

Khaled ayant fait signe au crieur de s’approcher, lui demanda quel étoit le nom de cette esclave. Ayant appris qu’elle s’appeloit Jasmin, et qu’on en offroit déjà mille pièces d’or, il se tourna vers son fils, et lui dit que s’il vouloit l’acheter il falloit enchérir. Habdalum Bezaza dit au crieur qu’il en offroit une pièce d’or de plus. Alaeddin la mit aussitôt à deux mille pièces d’or ; et chaque fois que le fils de l’émir enchérissoit d’une pièce, Alaeddin en offroit mille de plus.

Habdalum Bezaza, indigné de voir qu’on osoit enchérir sur lui, demanda au crieur, d’un air hautain, le nom de l’enchérisseur. « C’est le grand visir Giafar, répondit celui-ci ; il veut acheter cette esclave pour le seigneur Alaeddin Aboulschamat. » Dans ce