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CONTES ARABES.

ordinaire, et reprit le lendemain son rang au divan. Le calife fit appeler son trésorier, et lui ordonna de remettre dix mille pièces d’or au grand visir Giafar. « Visir, dit-il à celui-ci, je vous charge d’aller au bazar, et d’y acheter pour Alaeddin une esclave du prix de dix mille pièces d’or. » Le visir se disposa à exécuter l’ordre du calife sur-le-champ ; et ayant pris Alaeddin avec lui, ils se rendirent tous deux au marché des esclaves.

Pour l’intelligence de la suite de cette histoire, il faut savoir que le waly, ou lieutenant de police de Bagdad, nommé l’émir Khaled, avoit de son épouse Khatoun un fils excessivement laid, appelé Habdalum Bezaza. Ce fils, quoiqu’ayant atteint sa vingtième année, étoit encore extrêmement ignorant, et ne s’étoit adonné à aucun des exercices convenables aux jeunes gens de son rang ; car à peine savoit-il se tenir à cheval : bien différent en cela de son père, qui passoit pour un des