Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/236

Cette page a été validée par deux contributeurs.
228
LES MILLE ET UNE NUITS,

plus exquis, et, pour d’autres, c’est un délassement qu’ils préfèrent à tout. »

Le derviche qui faisoit de si belles promesses, étoit bien en état de les réaliser ; car c’étoit le calife Haroun Alraschid lui-même, accompagné du visir Giafar, du Scheikh Mohammed Abou Naouas[1], et de Mansour, exécuteur de ses jugemens. Le calife ayant ce soir-là l’esprit fatigué, avoit fait venir ces personnages pour se distraire, et parcourir avec eux les rues de Bagdad. Ils s’étoient déguisés en derviches ; et en passant auprès de la maison d’Alaeddin, ils avoient entendu l’air qu’exécutoit Zobéïde. Le calife, enchanté de la beauté de la voix, et des sons harmonieux de l’instrument, avoit été curieux de connoître et d’entendre à loisir la personne qui possédoit à un si haut degré le talent de la musique.

  1. Poète célèbre sous le règne du calife Haroun, qui lui avoit donné un appartement dans son palais.