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LES MILLE ET UNE NUITS,

Giafar vit un banc commode et voulut se reposer. En face de ce banc il y avoit des croisées sur lesquelles étoient des caisses remplies de giroflées, de basilics, et autres fleurs de toute espèce. Giafar fut à peine sur le banc, qu’il entendit ouvrir une des croisées, et vit paroître une jeune personne d’une figure charmante, faite pour enchanter tous ceux qui la voyoient.

La vue de cette jeune personne fit sur Giafar une impression d’autant plus vive, qu’il eut tout le temps de la considérer à son aise, tandis qu’elle arrosoit, les unes après les autres, les fleurs qui étoient sur sa fenêtre.

Lorsque toutes les fleurs furent arrosées, la jeune personne regarda dans la rue ; mais voyant que quelqu’un la considéroit, elle se retira précipitamment, et ferma la croisée. Giafar attendit long-tems, pour voir si la fenêtre ne s’ouvriroit pas une seconde fois. Le soir étant venu, il vouloit se retirer ; mais, chaque fois qu’il alloit se lever, il sentoit en lui--