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CONTES ARABES.

et de descendre dans la vallée de Benou Kelab. Ces endroits sont très-dangereux : on n’entend parler que des assassinats qu’y commettent tous les jours les Arabes Bédouins qui infestent toutes les routes. »

Alaeddin ne répondit autre chose, sinon qu’il s’en remettoit à la volonté de Dieu par rapport à ce qui pourroit lui arriver. Son père le voyant absolument déterminé, l’emmena avec lui au marché où l’on vend les bêtes de somme.

Ils y rencontrèrent un akam, ou entrepreneur pour le transport des bagages, nommé Kemaleddin, qui n’eut pas plutôt aperçu Schemseddin, qu’il descendit de dessus sa mule, et vint le saluer. « Seigneur, lui dit-il, il y a long-temps que vous n’êtes venu nous voir, et que vous ne m’avez procuré l’occasion de vous offrir mes services. » « Chaque chose a son temps, répondit Schemseddin : celui des voyages est passé pour moi ; mais mon fils, que vous voyez, a l’intention de voyager, et je serois