Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/198

Cette page a été validée par deux contributeurs.
190
LES MILLE ET UNE NUITS,

de se trouver tous ensemble. » Alaeddin, satisfait de cette réponse, s’empressa d’exécuter les ordres de son père, et de faire les honneurs de la salle des jeunes gens.

Le repas fut servi avec magnificence et profusion, et les convives s’y amusèrent infiniment. Après qu’on eut pris le sorbet et brûlé des parfums, les vieillards se mirent à converser sur divers sujets d’histoire et de littérature.

Pendant la conversation, un marchand, nommé Mahmoud Albalkhy, dévot à l’extérieur, mais impie et libertin au fond de l’âme, descendit dans la salle où étoient les jeunes gens. Il y vit Alaeddin, fut frappé de sa bonne mine, et conçut pour lui une passion honteuse. Il fit en même temps réflexion qu’il ne pourroit faire connoissance avec ce jeune homme tant qu’il seroit chez son père, et résolut de lui inspirer le dessein de voyager, se promettant bien de suivre ses pas, et de chercher l’occasion de se lier avec lui.