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CONTES ARABES.

d’olive. Il prit ensuite trois onces d’encens mâle, et une petite mesure d’une certaine graine noire. Il mêla le tout avec du miel, et en fit une espèce de pâte qu’il renferma dans le vase. Il présenta le vase au marchand, et lui dit de faire usage de ce qu’il contenoit, en guise de beurre frais, après avoir mangé de la viande de mouton et des pigeons domestiques. « Vous aurez soin, ajouta-t-il, de boire un grand verre de vin par-dessus. »

Le marchand, résolu de suivre exactement ce conseil, apporta à sa femme du mouton et des pigeons, qu’il la pria de faire cuire pour le souper, et lui remit le vase qui renfermoit la drogue que Mohammed avoit préparée, en lui recommandant d’en avoir grand soin.

Le soir étant venu, on servit le souper. Le marchand, après avoir fait honneur au mouton et aux pigeons, demanda le vase qu’il avoit apporté, mangea, au grand étonnement de sa femme, presque tout ce