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CONTES ARABES.

tin, et se rendit au marché. Étant entré chez un apothicaire, il le salua, et lui demanda s’il avoit quelque drogue qui eût la propriété de faire avoir des enfans. « J’en avois il n’y a pas long-temps, lui répondit l’apothicaire, mais je n’en ai plus : j’ai tout vendu. Si vous voulez vous donner la peine de passer chez mon voisin, peut-être aura-t-il ce que vous cherchez. »

Le marchand alla de boutique en boutique, répétant sa demande à chaque apothicaire qu’il rencontroit ; mais tous lui rirent au nez, et se moquèrent de lui. Voyant que sa course étoit inutile, il revint s’asseoir dans sa boutique, le cœur accablé de tristesse.

Le chef des courtiers, homme adroit et rusé, nommé Scheikh Mohammed, l’ayant aperçu, le salua, et lui demanda la cause de l’abattement où il le voyoit plongé. Le marchand lui raconta la conversation qu’il avoit eue la veille avec sa femme, et se plaignit beaucoup de